Amnesty International a appelé mardi l’industrie électronique et automobile à faire preuve de vigilance dans ses approvisionnements en cobalt afin de s’assurer que celui-ci n’a pas été produit par des enfants en République démocratique du Congo. Cet élément chimique est notamment un composant essentiel de nombreuses batteries.

La RDC, rappelle l’ONG, assure à elle seule plus de la moitié de la production mondiale de cobalt.

Des dizaines de milliers de « creuseurs » (mineurs clandestins), dont beaucoup d’enfants, travaillent dans des conditions d’hygiène et de sécurité déplorables, souvent au risque de leur vie pour une rémunération dérisoire dans des galeries souterraines creusées avec des outils rudimentaires.

A l’issue d’une enquête menée auprès de 16 multinationales, parmi lesquelles des grands noms de l’électronique ou de l’automobile, Amnesty International affirme que ces sociétés, dans l’ensemble, sont incapables de déterminer l’origine du cobalt utilisé dans les batteries lithium-ion fabriquées par des fournisseurs chinois qu’elles utilisent dans leurs produits.

La RDC regorge de ressources minières mais reste l’un des pays les moins développés au monde. La richesse du sous-sol contribue à alimenter les conflits armés qui déchirent depuis plus de vingt ans l’est du pays, en particulier les provinces du Nord et du Sud-Kivu, grosses productrices d’or, d’étain, de coltan, et de tungstène.

Pour éviter que des entreprises ne financent indirectement les conflits en RDC, une loi américaine sur ces minerais dits « du sang » entrée en vigueur en 2014 impose aux sociétés cotées aux États-Unis de divulguer aux autorités de régulation boursière américaines si elles emploient ces matières premières, et, le cas échéant, de leur notifier si elles ont utilisé de tels matériaux extraits de la RDC ou de ses neuf pays voisins.

Dans un rapport publié en avril 2015 avec l’ONG Global Witness, Amnesty International accusait les grandes entreprises américaines de négliger leurs obligations découlant de cette loi.