Depuis environ quinze jours, Goma, la capitale provinciale du Nord Kivu est tombée aux mains du mouvement rebelle du M23 devant une débandade de l’armée congolaise. Le nombre de morts est maintenant de plus de 3000 d’aprés l’ONU et les hôpitaux sont totalement saturés par d’innombrables blessés par balle et/ou éclats d’obus qui attendent souvent à même le sol de l’hôpital.
L’électricité est coupée, l’eau n’ a été que partiellement rétablie dans certains quartiers, poussant la population à puiser l’eau du lac Kivu, au grand dam de l’OMS qui redoute une épidémie de choléra.

Les habitants qui ne s’étaient pas enfuis à l’approche du M23 se sont cloitrés chez eux sans eau ni électricité, tentant de se nourrir avec le peu qu’ils avaient pu réunir
Exode des habitants devant l’avancée du M23 la veille de l’entrée dans Goma
Quant au million de déplacés ayant fui l’insécurité dans leurs villages, ils se retrouvent dans des camps autour de Goma dans des conditions déplorables. Les organisations encore sur place dénoncent une catastrophe humanitaire touchant en particulier les enfants et les femmes enceintes

L’aéroport est fermé bloquant l’aide humanitaire.
Presque 2 semaines après la prise de Goma, le M23 et les soldats Rwanda progressent vers le Sud et se retrouvent à moins de 100km de la capitale du Sud Kivu : Bukavu qui se prépare au pire. A Goma, une sorte de d’accalmie semble s’installer et un certains nombre de déplacés sont retournés dans leur village à l’instigation du M23. Les banques sont toujours fermées mais quelques magasins tentent de rouvrir.
Dans ce contexte catastrophique , Afya poursuit ses activités, la région de Kibirizi et de Kayna étant depuis plusieurs mois sous occupation du M23, un calme précaire s’est installé, les combats ont cessé et la population est retournée dans ses foyers. La difficulté reste l’approvisionnement des biens de première nécessité car les axes sont tenus par le M23 qui établit de nombreux barrages et taxes. Cependant, l’école primaire à Kibirizi et le Centre Professionnel Furaha à Kayna poursuivent coute que coute leur mission.

Une bonne nouvelle dans ce contexte difficile : la ferme agro-pastorale que nous avons initiée avec notre partenaire congolais APETAMACO qui a vu le jour en septembre 2024 avec 1000 poules pondeuses et 1000 poulets « de chair » commence à produire ces premiers bénéfices. A terme, ceux-ci permettront de subventionner le centre et d’apporter une aide alimentaire aux élèves et à la population
En 2024, la mise en route de cette ferme agro-pastorale a été une part importante de notre budget :

Pour l’année à venir, Afya, avec votre soutien, entend poursuivre ses actions et si possible les développer car si l’avenir du pays est incertain, nos actions dans cette région dévastée semblent capitales.